Lucien et Agathe Affoué—Les Pionniers de Cȏte d’Ivoire

Lucien et Agathe Affoué—Les Pionniers de Cȏte d’Ivoire

Au début des années 1970, il n’était pas rare pour les ivoiriens catholiques de se rendre en France pour les études. Lorsque Lucien Affoué s'est rendu à Lyon pour étudier les arts industriels, il n'avait aucune idée que l'éducation la plus importante qu'il y recevrait serait d'ordre spirituelle. Après son arrivée en France, Lucien, Agathe, sa femme, et leurs deux jeunes filles se rendaient à l'église dans leur quartier chaque semaine.  Cependant, ils arrêtèrent d'y aller parce qu'ils ne se sentaient pas chez eux. Le désir de trouver quelque chose pour compenser ce manque a commencé à ronger Lucien. Il voulait connaître Dieu, mais de quelle manière?  Ils ont cherché pendant trois ans une église pour satisfaire leur croyance religieuse. Vers la fin de l'année 1980, deux jeunes hommes bien habillés ont frappé à leur porte. Ils ont dit à Lucien qu'ils avaient un message de bonheur pour la famille. Lucien, son frère et sa fille aînée ont embrassé l'Evangile presqu’immédiatement et ont été baptisés en 1980. Agathe n'était pas intéressée dans un premier temps, étant née dans une famille catholique très forte, mais elle partait à l'église avec Lucien et leurs enfants. La Branche de Bordeaux a accueilli la famille dans l'Église et grâce à l'amour et l'exemple des membres, il ne se passa pas longtemps avant qu'Agathe ne demande à être baptisée. Finalement, les Affoués et leurs filles ont été scellés dans le temple de Suisse.

Parlant de cette époque, Frère Affoué se rappelle, «Vous savez, quand vous recevez le Saint-Esprit, vous voulez que tout le monde ressente cette joie que vous vous ressentez. Je me suis dit que l'Afrique, en particulier la Côte d'Ivoire a absolument besoin de cet évangile. Bien que je n'eusse pas encore un an dans l'Église, je souhaitais y retourner et m'installer pour apporter l'évangile à mes frères et sœurs. J’ai donc demandé à mon président de district si je devais rentrer chez moi au pays pour faire l'œuvre missionnaire. Il a dit qu'il ne savait pas, mais que le temps viendrait» Le président de branche a laissé Lucien grandir dans l'évangile. Finalement, il a été appelé comme deuxième conseiller du président de branche. Il a commencé à apprendre le fonctionnement de l'église.

Quand ils sont retournés en Côte-D'Ivoire en 1984, les Affoués, maintenant avec un nouveau fils de bas âge, ont eu d'abord la déception de ne pas y trouver d'autres membres de l'Église. Néanmoins, ils ont tenu des réunions avec diligence dans leur maison, priant pour trouver une autre famille Sainte des derniers jours. Lucien avait aussi de la difficulté à trouver un emploi.

Les temps étaient difficiles. Les emplois bien rémunérés en Côte-d'Ivoire, une colonie française jusqu'en 1960, étaient, et sont encore rares. La plupart des industries appartient à des étrangers. Le taux de chômage était aussi haut. Il était de 80 pour cent dans ce pays, où la plupart des gens vivent dans de petits villages et gagnent leur vie comme fermiers cultivant des produits agricoles tropicaux tels que le cacao (à partir duquel on obtient le chocolat), le café, l'ananas, la banane et l'huile de palme... Les rares emplois sont souvent mis à disposition uniquement de ceux qui peuvent payer un cadeau, ou des frais, pour avoir le privilège de travailler. Pour être plus entreprenants, les Ivoiriens se lançaient dans de petites entreprises. Le commerce en grande majorité se faisait à partir d'un étalage ou une table en bordure de route.

cadeau,

Malgré leur situation économique difficile, les Affoués se sont réjoui en Avril 1986, quand ils ont reçu une lettre de Phillipe et d'Annelies Assard. (Lire l'article du site Web sur les Assards  ici.) Les deux familles ont commencé à tenir ensemble les réunions de dimanche dans la cour des Assards. En travaillant, en adorant et en priant ensemble pour avoir du travail, les deux familles ont grandi l'une près de l'autre et se sont renforcées spirituellement. Sœur Affoué et sœur Assard sont devenues très proches comme des sœurs.

Les prières des Affoués ont été répondues quand Frère Affoué à trouvé un poste d'enseignant à Bouaké, la deuxième plus grande ville du pays, située à environ 400 kilomètres au nord-ouest d'Abidjan. Il avait besoin de ce travail mais Lucien était réticent à quitter leur branche bien-aimée. Il a prié à propos de cette décision et un matin, en étudiant les Écritures, il a lu la section 99 des  Doctrine et Alliances. Il sentait que le Seigneur lui commandait d'aller prêcher l'évangile.  Ils ont dû quitter leur branche grandissante à Abidjan. Mais avec des témoignages forts et la foi, les Affoués ont quitté Abidjan en 1988 et ont aidé à établir l'Église à Bouaké. A Bouaké, la famille Affoué a répandu l'évangile. Elle a reçu éventuellement de l'aide d'un couple missionnaire affecté dans la zone. D'une seule famille au départ, l'Église a grandi en quatre branches dont une à Yamoussoukro en 2002. Frère Affoué a servi comme président de branche, puis a continué comme président de branche après la division de la branche. Plus tard, il a servi comme conseiller du président de mission. Sœur Affoué a servi comme présidente de la Société de Secours et dans d'autres appels. Les enfants ont enseigné dans les classes et ont aidé leur petite branche d'autres manières.

Lorsque la guerre civile a éclaté en 2002, Frère Affoué a déménagé avec  sa famille pour venir s'installer à Abidjan. Beaucoup de membres de l'église d'Abidjan à l'heure actuelle sont originaires d'autres villages et villes. Ils ont augmenté le nombre des membres de l'église à Abidjan. Une deuxième guerre civile en 2011 a aussi perturbé la vie des membres de l'Église. En dépit de ces défis et difficultés, l'Église a continué de croître en force et en nombre. Depuis des débuts modestes et le travail acharné des membres pionniers, tels que les Affoués, la  Côte d'Ivoire compte aujourd'hui sept pieux, trois districts et deux missions.

Lucien Affoué continue d’édifier l'Église en acceptant les responsabilités qui lui sont données.  Il sert actuellement comme premier conseiller dans l'épiscopat de la paroisse de Vallon. «Peu importe que je sois président de pieu ou président de branche.» Il a dit, «Peu importe si j'ai un appel ou non. Cela ne me dérange pas. Ma responsabilité en tant que détenteur de la prêtrise est d'être le serviteur et non d'être servi. C’est ainsi que nous allons obtenir le salut, et non en étant un roi puissant.» Il est reconnaissant pour la croissance de l'église en Côte d'Ivoire et regarde vers l'avenir avec optimisme. L'église est vraiment en pleine croissance. Presque à chaque endroit on peut sentir cette petite croissance. Notre vision et notre espoir est d'avoir un temple en Côte d'Ivoire.»  

Adapté d'un article de Robert L. Mercer (Ensign, Septembre 1997)