Phillipe et Annelies Assard: Des Sacrifices Pour Bâtir L'Église en Côte d'Ivoire

Phillipe et Annelies Assard: Des Sacrifices Pour Bâtir L'Église en Côte d'Ivoire

L'impact de la révélation 1978 visant à étendre la prêtrise à tout homme fidèle, et digne ne fut pas immédiat en Côte d'Ivoire comme dans certaines nations anglophones de l'Afrique. Les publications de l'Église en Anglais étaient déjà au Ghana, et au Nigeria, par exemple, ce qui incitait les gens à demander à l'Église d'envoyer des missionnaires. Mais pour la Côte d'Ivoire, pays francophone, située dans le Golfe de Guinée entre le Libéria et le Ghana sur la côte ouest de l'Afrique, l'évangile est entré par une porte différente.

L'histoire de pionniers de l'Église en Côte d'Ivoire est une histoire faite de difficultés, de sacrifices, de diligence et de persévérance. Et plus important, c'est une histoire de foi et d'amour pour le Sauveur.

Les citoyens Ivoiriens qui ont les moyens quittent souvent leur pays pour faire des études dans les universités Européennes. Dans les années 1970 et 1980 un certain nombre de ces étudiants Ivoiriens ont été introduits à l'évangile en Europe. De retour à leur terre natale, ces Saints des Derniers Jours ont aidé l'évangile à prendre racine et à se développer.

Un tel Ivoirien était Phillipe Assard. Philippe quitta la Côte d'Ivoire pour l'Allemagne en 1971 pour faire des études d'ingénieur à Cologne. Pendant qu'il cherchait à obtenir son diplôme, il a rencontré Annelies Margitta à une danse dans sa ville natale de Remscheid. Ils se marièrent par la suite, Philippe trouva un emploi, et le couple commença à fonder une famille.

En 1980 deux missionnaires à plein temps ont frappé à leur porte et ont présenté le message du Rétablissement, et les Assards ont rapidement embrassé l'évangile. Ils ont vite été baptisés et, dans les termes de Frère Assard, ils étaient « débordés de bénédictions.» Phillipe et Annelies ont été scellés dans le Temple de Suisse, et Philippe a trouvé un nouvel emploi qui lui a permis de mieux répondre aux besoins de sa famille grandissante, alors composée d'un fils, Alexandre Joseph, et d'une fille, Dorothée Anne.

Pourtant, malgré l'amélioration des conditions économiques de la famille et une vie de plus en plus confortable en Allemagne, Frère Assard a commencé à vouloir retourner dans son pays natal, la Côte d'Ivoire. Il a réalisé que le développement dont son pays avait le plus besoin ne viendrait que par l'évangile de Jésus-Christ, et il était déterminé à jouer un rôle dans l'introduction de l'évangile dans son pays. Une demande d'emploi dans une société à la recherche d'ingénieurs en Côte d'Ivoire ne porta pas de fruits, mais Frère Assard décida quand même en 1984 de revenir dans son pays d'origine pendant les vacances et évaluer les possibilités d'emploi. Il fut déçu d'apprendre que la société à laquelle il avait envoyé une demande d'emploi rencontrait des problèmes financiers. Pas d'autres possibilités de travail se présentèrent.

« Je suis retourné à Cologne, mais j'avais une foi totale au Seigneur parce que j'avais eu ce rêve que l'évangile devait être établie en Côte d'Ivoire, »  Frère Assard se rappelle. « Donc, en 1986, après beaucoup de prières et de jeûne avec ma femme, j'ai décidé de retourner en Côte d'Ivoire pour donner ce que j'avais reçu, pour changer le destin de ma famille et de mon peuple.»

Avant de quitter l'Allemagne, les Assards ont reçu leur bénédiction patriarcale, se sont retournés au Temple de suisse, et se sont rendus à Francfort, où ils ont rencontré les membres de la présidence de l'interrégion de l'Europe-Elder Joseph B. Wirthlin et Elder Russell C. Taylor. Après avoir expliqué leurs désirs d'aller en Côte d'Ivoire, les Assards « ont reçu des bénédictions et des encouragements de leur part, Frère Assard dit, « et Elder Wirthlin m'a donné une liste de tous les membres connus dans le pays, une liste avec seulement une poignée de membres.»

Frère Assard quitta son emploi, et la famille vendit leur maison et leurs biens. Le 10 Avril 1986, les Assards quittèrent l'Allemagne pour la Côte d'Ivoire. Ils ont habité avec ses parents dans un petit village près d'Abidjan—la plus grande ville et centre industriel du pays, avec une population d'environ deux millions d'habitants. Ni sœur Assard ni ses enfants ne pouvaient parler le Français. Néanmoins, Alexandre et Dorothée ont été placés dans une école tandis que Sœur Assard apprenait le français de ses beaux-parents et Frère Assard cherchait du travail.

Pendant toute une année les démarches de Frère Assard pour trouver un emploi ne portèrent de fruits alors le poids de pourvoir aux besoins de sa famille lui pesait lourdement sur les épaules. Il n'a cependant pas, laissé la difficulté de trouver un emploi l'empêcher de faire avancer l'œuvre du Seigneur. Lui et Sœur Assard ont envoyé des lettres aux membres sur la liste qu'ils avaient reçue en Allemagne. La famille Lucien Affoué d'Abidjan était la première à réagir. Les familles se sont réjouies de savoir qu'elles n'étaient pas seules. D'autres membres en Côte d'Ivoire ont également répondu mais étaient trop éloignées pour les rencontrer.

Frère Assard a dirigé la branche grandissante jusqu'à ce que Marvin J. Ashton, du Collège des douze apôtres, et Alexander B. Morrison des soixante-dix visitent le pays en 1987. A cette époque-là, Terry Broadhead, employé de l'ambassade des États-Unis fut mis à part comme le premier président de branche avec Frère Assard comme conseiller. Lorsqu’Elder Ashton consacrait la terre pour la prédication de l'évangile en Septembre 1987, le pays ne comptait que 16 membres de l'Église.

Frère Assard plus tard devint le premier président de branche Ivoirien. Il servit également comme président de district, puis comme président de pieu. Sœur Assard a été présidente de Société de Secours de branche, présidente des Jeunes Filles et présidente de Société de Secours de district. Son talent musical s'est avéré être très précieux pour aider les gens à apprendre les cantiques de l'Église.

Peu de temps après les bénédictions temporelles ont suivi les bénédictions spirituelles. Après avoir été au chômage pendant un an, Frère Assard a été embauché par un constructeur automobile européen à Abidjan.  Sa connaissance du Français et de l'Allemand, avec son diplôme d'ingénieur, étaient une combinaison parfaite. Il a servi comme directeur technique adjoint de la compagnie jusqu'à sa retraite en 1997.

Les Assards sont éternellement reconnaissants pour leurs bénédictions et pour l'influence qui les à conduit en Côte d'Ivoire. Grâce à cette influence, Frère Assard a vu l'accomplissement de son rêve que l'évangile serait établi parmi son peuple.  Frère et sœur Assard continuent l'œuvre du Seigneur dans leur service de missionnaires au temple d'Accra au Ghana. Ils retourneront chez eux en Côte d'Ivoire en Octobre 2014.

Adapté d'un article de Robert L. Mercer (Ensign, Septembre 1997)